Une police apaisante et conciliante, ça existe.
Et c’est rien de le dire… en cette période… durant laquelle nos voisin.e.s et ami.e.s de l’Hexagone sont si malmené.e.s… de part et d’autre.
Résoudre un dilemme est la mission première d’une police !
Comme avant chaque haute saison, la Police Municipale de Crans-Montana se questionne pour améliorer sa pratique et répondre à ce dilemme : comment faire pour accueillir dans les meilleures conditions un grand nombre de visiteur.euse.s et de touristes* au sein de la station de 1’070 mètres qui culmine jusqu’à 1’500 mètres d’altitude ?
Et, en même temps, garantir la cohabitation et la sécurité pour tous.tes sur la voie publique.
À ce défi, vous y ajoutez des conditions météorologiques capricieuses et vous aurez les ingrédients du bon – moyen discrétionnaire** – dont dispose toutes les polices de qualité.
L’occasion aussi de vérifier celles qui font preuve de capacité d’innovation.
*qui compte, en haute saison, jusqu’à 60’000 résident.e.s, hôtes et habitant.e.s inclus.e.s. Alors que le long de l’année, ce sont 12’000 habitant.e.s permanent.e.s qui y vivent.
Retrouvez ici tous les articles rédigés par Frédéric Maillard pour Le Temps.
Une carte d’aide à la décision inventive et efficace : le triangle de résolution
Dans le cadre de leur cursus de formation continue, les collaborateur.rice.s de la Police Municipale de Crans-Montana ont suivi un enseignement spécifique sur la bonne application du moyen discrétionnaire** dans la gestion des stationnements et de l’établissement des amendes d’ordre.
Les objectifs de cette formation étaient les suivants :
- Appréhender les infractions au stationnement et autres particularités avec équité et efficience.
- Discerner, argumenter et intervenir dans le respect du bien public, de la proportionnalité, de la non discrimination négative et des ordres de service.
- Concevoir et disposer d’une carte d’appréciation de la situation concrète et d’aide à la décision.
De cette formation un outil est né !
Simple, sous la forme d’une petite carte (format carte de crédit) que chaque agent.e et chaque assistant.e de sécurité publique porte sur lui :
Recto :
Verso :
Au moins deux réponses positives – 2 ou 3x OUI – et l’assistant.e ou l’agent.e peut produire une amende d’ordre / un rapport***.
Au moins deux réponses négatives – 2 ou 3x NON – et l’assistant.e ou l’agent.e peut appliquer son moyen discrétionnaire** et préventif, une recommandation par exemple.
Ainsi, l’arbitraire est exclu. Chaque situation est pensée, mesurée et contextualisée à sa juste valeur. Dans le cas d’un ressentiment négatif, un échange constructif est alors engagé autour de l’appréciation et des déductions logiques de la carte et non dans une confrontation bilatérale – souvent émotionnelle et non fructueuse – entre l’agent.e et son interlocuteur.rice.
Bien joué !
**le moyen discrétionnaire offre au policier.ère une liberté d’action qui lui permet d’adapter ses décisions selon les conditions et le contexte. Par exemple, donner un avertissement plutôt qu’une amende parce que l’automobiliste n’était pas mal intentionné.e ou que les difficultés étaient si particulières et exceptionnelles qu’il ne pouvait pas renoncer à l’erreur.
***sont exclus des présentes déductions, les cas de force majeure.